Lecture du moment
Bande de cornichons, allez chez Fifi !

Bande de cornichons, allez chez Fifi !

fourchette

Pour le condiment en bocal, le gars qui se prend pour un achard (pas Marcel), dans la famille des pickles, rien de tel que de débouler au Cornichon en concombre masqué, de l’aqua chiara dans les fouilles et de l’artiche dans le larfeuil. Pour s’éclater la chaudière, ce n’est pas l’endroit idoine, vu qu’on se travaille au look speakeasy terroir, du potiron dans les oreilles et du ris de veau dans les trous de nez.

Cela dit, le “Cornichon” déchire peinard, menu à 34 euros, supplément de douze euros justement pour un ris de veau, pas vraiment croustillant, mais pommelé à souhait. Le reste, c’est du globe-croqueur, avec terrines, couteaux (la grande mode), lard et cabillaud (ras le bol de toutes ces morues !), narpi pas donné, déco rustico quatorzième. Non loin des Petites sorcières, on se prend facile pour Merlin, baguette magique et service enchanté, prêt au brouille-ménage, histoire de glouglouter le grimoire. Du côté flacon, on le répète, pas de Méditerranée, peu de soleil dans le glass, que du septentrional, et ça, mes droogies, ça nous emmoutarde le bornibus. Pour le reste, sans vraiment bouffer avec les chevaux de bois, ça va.

Le Cornichon, 34 rue Gassendi, 75014. 01 43 20 40 19. Menu: 34 euros.

 

Juste un petit truc vachard à l’endroit du gros Starck, attendu que l’idole des bobos bourrés de tunes a ouvert une cantoche surblazée “Ma cocotte”, tu parles ma poupoule, aux Puces à Saint-Ouen, un truc gras du pou, faussement convivial, pas très cher c’est vrai, mais pas bon non plus, racoleur à vous gober le plastron. Tous les loquedus sont là, mal rasés, en sandales, raduc et velours, faussement pauvres, disant « voilà » toutes les secondes, encore pires que les décérébrés du foot, devant un œuf mayo très démo, des talbins de deux cents euros dans les poquettes, prêts à acheter une petite commode made in China au marché Paul-Bert ou un spot ciné en alu à 1200 euros à Serpette, se cloquant ensuite un Churchill au porte-pipe. Tout ça pour se taper une joue de bœuf, ma fesse ! Bref, le truc à éviter.

Ma cocotte, 106 rue des Rosiers, 93400 Saint-Ouen. 01 49 51 70 00. Menu: 24 euros.

Voir également
pâté 096 Eric Lecerf

 

Celui-là, en plein Sixième, entre Saint-Sulpice et le Luco, vu qu’il a remplacé le Kiwi Corner, l’un des plus mauvais restaurants de Paris, un resto fashion qui vous dévitaminisait les kiwis, on s’en méfiait. Erreur fantasmatique ! Car Philippe, Fifi pour les intimes, qui bossa jadis avec Idoux (tralala !), est un king du soufflé, mandarine ou Grand Marnier, comme ti veux ti choises ! Bref, dans ce quartier rupinos où l’on se prend une chicousta dans le moindre estanco, “La Cuisine de Philippe” est un havre, un port, un quai des brunes (belle serveuse kosovar), un refuge où le foie gras est au top, où l’onglet à l’échalote et son gratin vous festonnent le burlingue, où le sanglier se parfume au rouquin, où la terrine de canard déménage, où le vin du Luberon à 25 euros vous enchante les vis platinées. Le gars en plus est discret, modeste, sympa, tout le contraire d’Idoux dans son Récamier qui se prend pour Vatel avec sa cour de bolos qui ont du salakis dans le sorbet cassis. Bravo, Fifi !

La Cuisine de Philippe, 25 rue Servandoni, 75006 Paris. 01 43 29 76 37. Menu: 33 euros

Voir le commentaire (1)

Laisser une réponse

2020 © Service littéraire, tous droits réservés.