Baras

François Cérésa a fondé, et dirige depuis 2008, le mensuel…
Non, il ne s’agit pas de ce vicomte rouge qui mit le pied à l’étrier à Bonaparte et que Bonaparte désarçonna. Il s’agit de Jean-Pol Baras. Jean comme l’apôtre, Pol comme l’illustre Vandromme qui fut le critique littéraire le plus sémillant de la presse belge. Justement, Jean-Pol Baras est belge. Il a été le secrétaire général du Parti socialiste de 1995 à 2008. Certains disent qu’il pensait bien dans une époque qui pensait mal – ce qui est toujours le cas. Baras a une particularité : il fut un lecteur assidu du Nouvel Observateur. Depuis 1964, autrement dit depuis sa création. Ne lui parlez pas de France-Observateur ou de l’Obs, lui, c’est le Nouvel Observateur ! Il le dévorait de A à Z, car c’est bien connu, un bon journal qui a de bons articles est fait par de bons journalistes qui s’adressent à de bons lecteurs. Baras lisait et relisait Jean Daniel, Jean-Louis Bory, Maurice Clavel, Olivier Todd, Michel Bosquet.
La liturgie avait du corps, Jaurès valait bien une messe. Il riait avec Copi, Brétécher, Reiser. Baras avait de l’esprit car c’est un esprit libre. L’idée a fait son chemin. 50 ans de lecture, c’est mieux que 100 ans de solitude. Cet homme qui aime aimer, comme disait Cocteau, s’est mis à écrire. Loin de ces socialos endimanchés qui ne jurent que par leur promotion à l’ENA ou de ces pseudo-penseurs qui pensent pour les autres avant de penser aux autres (on songe évidemment à BHL qui fait pouffer Baras), il a décidé de raconter sa genèse. Et cela tombe bien, car “En lisant le Nouvel Obs”, qui prouve de manière éclatante qu’on a tous besoin de partir à la recherche d’un temps perdu qu’on ne retrouve jamais, est édité chez Genèse. On a envie de paraphraser Verlaine et Béraud : qu’as-tu fait de ta genèse ? Baras le sait. Sa nostalgie est éclatante.
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François Cérésa a fondé, et dirige depuis 2008, le mensuel de l’actualité romanesque « Service Littéraire », Le Journal des écrivains fait par des écrivains. François Cérésa est journaliste. Il a dirigé le Nouvel Observateur et rejoint Le Figaro. Il est critique gastronomique, chroniqueur sportif et écrivain. Il a reçu de nombreuses récompenses pour ses romans : les prix Paul-Léutaud (La Vénus aux fleurs, Robert Laffont), Jean-Freustié et Charles-Exbrayat (La femme aux cheveux rouges, Julliard), Joseph-Delteil et Quartier-Latin de la Ville de Paris (Les amis de Céleste, Denoël), Cabourg (Les moustaches de Staline chez Fayard).