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Buisson ardent

Buisson ardent

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Ceaucescu et sa femme mitraillés par des paras, après un simulacre de procès. J’étais en Bourgogne avec ma femme, mes parents, et Jean Daniel, le directeur du Nouvel Obs. Devant la télé. Images terribles. Rendues ordinaires par l’ordinaire audiovisuel. On s’interrogeait: Justice rendue ou assassinat? C’est ce que se demande aussi Jean-Christophe Buisson dans son remarquable “Assassinés” (Perrin) : « L’assassinat de l’homme d’État est un spectre qui hante les sociétés politiques contemporaines ».

D’un style alerte, précis, parfois précieux, Buisson raconte quinze grands assassinés. De César à Ceaucescu en passant par Henri III, Nicolas II, Sadate, Sissi, Robespierre, Lumumba, Indira Gandhi, on bute, on flingue, on supprime. Tout se règle au couteau, à la mitraillette, au pistolet. Du brutal. Buisson slalome avec grâce, même si « le meurtre est la dernière ressource des lâches » (Gibson). La violence, comme disait Marx, est la sage-femme de l’Histoire. Réanimateur urgentiste, Buisson est ardent. Il épouse tantôt le point de vue du bourreau, tantôt celui de la victime. On biche. C’est écrit au scalpel. Pour des assassinés, rien de plus normal.
F.C.

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