Cecil et Cécile

François Cérésa a fondé, et dirige depuis 2008, le mensuel…
Tout Cecil ne tient qu’à un fil : celui de l’Histoire. Ce gars est tellement profond qu’il opte pour la légèreté. Il croque, on craque. Imaginez Dumas dans le calice de Stendhal : cela se boit jusqu’à la lie, et même jusqu’au lit, car Cecil, dandy chic et libertaire, réac et libertin, spadassin des mots et des lettres, joue de l’estompe et de l’estampe sans se soucier du qu’en-dira-t- on.
L’Archipel, qui n’a pas l’esprit de chapelle, a eu la bonne idée de rééditer « Caroline chérie » en deux tomes. Gaston et Caroline, c’est presque Paul et Virginie, ou plutôt Popaul et Virginie, vu que la demoiselle de Bièvre, un brin pétroleuse, a la culotte chantante. Moins niaise qu’Angélique, elle a la tête sur les épaules, ce qui est un comble pour une aristo prise dans la tourmente révolutionnaire. À la sortie du livre, Cecil Saint-Laurent vendit cinq millions d’exemplaires et gagna les faveurs de Martine Carol, qui fut au cinéma une épatante Caroline. À l’époque des remakes, on peut se poser une question : et si Cécile de France reprenait le rôle de Caroline voulu par Cecil le Français ?
F.C.
François Cérésa a fondé, et dirige depuis 2008, le mensuel de l’actualité romanesque « Service Littéraire », Le Journal des écrivains fait par des écrivains. François Cérésa est journaliste. Il a dirigé le Nouvel Observateur et rejoint Le Figaro. Il est critique gastronomique, chroniqueur sportif et écrivain. Il a reçu de nombreuses récompenses pour ses romans : les prix Paul-Léutaud (La Vénus aux fleurs, Robert Laffont), Jean-Freustié et Charles-Exbrayat (La femme aux cheveux rouges, Julliard), Joseph-Delteil et Quartier-Latin de la Ville de Paris (Les amis de Céleste, Denoël), Cabourg (Les moustaches de Staline chez Fayard).