Cécilia ex-Sarkozy au parloir

Dès à présent, mauvais équipier, il me faut le dénoncer. L’autre jour, en pleine cogitation sur un roman de la rentrée à traiter, François, pas le pape, ni l’autre, pépère, le nôtre, Cérésa, m’a dit, avec force et sympathie : « Tu te poses trop de questions, tu n’as qu’à faire le bouquin de Cécilia que l’on voit partout et qui me sort par les yeux ». Si peu rebelle, il ne faut pas le contrarier notre François, je me suis contenté de détourner l’œuvre sans débourser (vingt euros moins dix centimes tout de même) et je l’ai dévalée. Signée par Cécilia Attias (ex-Sarkozy pour les attardés), elle s’intitule “Une envie de vérité”, ce qui s’impose comme une invitation à suivre. Et à reconnaître que j’ai pratiqué le saute-mouton au long des trois cents pages. Impossible de retenir quelque chose, un passage, un mot, même pas le nom de celui ou celle qui a prêté sa plume à l’entreprise là où le plumeau eut fait l’affaire. Allons, il y a toujours une exception. Ainsi, je me suis précipité sur l’épisode de Cécilia à Tripoli en train de sauver les infirmières bulgares pour savourer la cocasserie d’une image, celle du Cardinal Guéant laissé sur le trottoir « une mèche dressée toute droite sur la tête ». Mais à part ça ? Rien. Oui, rien de rien, je ne regrette rien, en particulier de ne pas avoir acheté ce bouquin même pas bon à alimenter le dîner en ville, la version snob du café du commerce.
Entre nous, soumis au plan-plan média, les magazines suffisent pour apprécier combien cette femme, cette dame, dispose d’une agréable photogénie en pleine identité avec une personnalité aussi glacée que le papier. Bien sûr qu’elle mérite un certain respect et que des proches pourront toujours vanter ses vertus de fille, de mère et d’épouse, mais l’intérêt pour la chose écrite dans tout ça ? Cela me rappelle l’histoire de ces deux copines quand l’une demande : « Tu as vu Sissi ? ». Et l’autre de répondre : « Non-non ». Le Cécilia est à la littérature ce que le dernier film consacré à la “Princesse du peuple” est au cinéma : « Tu as vu Diana ? – Surtout pas ». Ainsi va l’opium du people, partout il fait des dégâts. Sauf dans nos librairies chéries qui peuvent garnir leurs rayons et leurs comptes menacés. Moralité ? Essayez, s’il est encore temps, de ne pas vous offrir ce « Quelques nuances de gri-gri ». Trop tard.
C.M.
Une envie de vérité, de Cécilia Attias, Flammarion, 300 p., 19,90 €.
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