Djombo jet

Le Congolais Henri Djombo se calque sur le rythme d’une pensée au scalpel.
Ministre de l’Économie forestière et du Développement Durable de la République du Congo, Henri Djombo est aussi Grand Maître d’Aïkido, champion de tennis de table, et écrivain de talent. On lui doit “Le mort-vivant”, “Sur la braise”, “Palabre électorale”, “Le Cri de la Forêt”… et aujourd’hui “Vous mourrez dans dix jours”. Le narrateur reçoit une lettre anonyme, lui annonçant sa mort prochaine. Qui peut en être l’auteur ? Un proche ? Des jaloux de son succès ? S’agirait-il d’un complot ? De sorcellerie ? Le récit se calque sur le rythme d’une pensée au scalpel, qui dissèque, ratiocine, recoupe, divague ; l’auteur écrit les mouvements intérieurs incontrôlés qui déferlent, déterminant nos réactions.
Prosecteur de l’âme, il parvient à une décomposition millimétrique de la pensée, qu’il déploie alors dans la conscience du lecteur, tel un film au ralenti. Ce roman se situe dans la tendance du « nouveau roman », dont Nathalie Sarraute a posé les bases dans “l’Ère du Soupçon” : la vieille analyse des sentiments laisse place à la quête de l’imperceptible mouvement des forces psychiques qui influencent nos gestes, nos paroles, nos sentiments. Le livre se termine sur un merveilleux message d’amour universel.
S.B.-D.
Vous mourrez dans dix jours, de Henri Djombo, Présence africaine, Hémar, 165 p., 12 €.
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Numéro 82 – Mars 2015 – Papier
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