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Et ta sœur !

Et ta sœur !

Et si Dantzig le stendhalien ne connaissait rien à Stendhal ?

Charles Dantzig se présente comme un stendhalien pur sucre puisqu’il vient – d’une façon un peu abusive, il est vrai – de ressusciter le Stendhal Club. Or voici ce qu’il écrit dans son « Encyclopédie capricieuse du tout et du rien » (Le Livre de poche, 2010, p. 377) : « Quel dommage que Louis XIV n’ait pas eu de sœur. Et d’ailleurs : ceux qui étaient faits pour avoir une sœur (quelqu’un qui leur permette de développer l’affection d’un bon cœur) et n’en ont pas eu. Stendhal. Sa nièce y a suppléé quelque temps, comme pour Flaubert sa nièce Caroline. La nièce est un substitut de sœur, comme peut l’être une cousine. » Il se trouve que Stendhal a eu deux sœurs dont l’une, Pauline, a beaucoup compté pour lui. Les lettres qu’il lui écrit ont fait l’objet de trois publications en volume et figurent dans la « Correspondance » en trois tomes dans la Bibliothèque de la Pléiade. Plus de deux cent cinquante ont été conservées à quoi s’ajoutent quelques lettres de Pauline. En outre, Stendhal parle de sa sœur dans son Journal, dans les « Souvenirs d’égotisme » et dans « La Vie de Henry Brulard ». Que dire d’un stendhalien qui n’a lu ni la « Correspondance », ni le « Journal », ni les « Souvenirs d’égotisme », ni « La Vie de Henry Brulard » ? Et qui imagine une nièce jouant un rôle de substitut dont on chercherait vainement la trace.
P.D.

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