Le franc-parler : la vicieuse ridicule

Je jouis, donc je suis » tel pourrait être, en résumé, l’avant programme du dernier livre de Marcela Iacub, essayiste, polémiste et juriste bien connue pour ses démêlés avec DSK et ses combats pour une libido pleinement assumée. Aujourd’hui, Marcela Iacub publie un pseudo conte érotique assez mal fichu. Certains ont parlé d’une « bluette couleur caca d’oie », d’autres se sont ennuyés ferme à la lecture de ce roman qui n’en est pas un… Car, c’est là le problème. Depuis l’affaire DSK, Marcela Iacub se croit romancière. Grave malentendu, savamment distillé par feu Jean-Marc Roberts et par des béni-oui-oui en quête d’auteurs.
Pour l’heure, l’intrigue iacubienne est simple comme bonjour : une dénommée Juliette se venge d’un amant en le faisant coucher à son insu avec sa propre fille. D’où le titre d’Œdipe-reine. D’où aussi les sempiternelles références à Sade et à Laclos. De la précieuse ridicule à la vicieuse ridicule, il n’y a qu’un pas que la narratrice franchit allégrement en s’en tenant à des castings au ras de la braguette. Ça ne vole pas bien haut et du coup l’écriture s’en ressent et a franchement du mal à s’envoyer en l’air. Au final : pas le moindre plaisir de lecture dans ce voyage au bout du sexuellement incorrect. Même en s’y reprenant plutôt deux fois qu’une, la phrase de Marcela Iacub peine à jouir, se complaît dans des dialogues surfaits et, comble de tout, se croit obligée (on ne lui en demandait pas tant…) de nous livrer en bonus quelques modes d’emploi… Un fiasco !
V-M M.
Œdipe reine, de Marcela Iacub, Stock, 139 p, 17 €.