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On trouve ça…

On trouve ça…

…BON

Repulse Bay, d’Olivier Lebé.
On a commencé avec intérêt – et circonspection : un premier roman, un inconnu. Et puis on a lu. On a aimé l’héroïne, capricieuse, incorrigible, irrésistible : Beverly. On a aimé une ambiance, Hong Kong, le milieu du cinéma, les scénarios en berne et les histoires d’amour en balance. On a aimé la mélancolie de l’odyssée sentimentale. Sa parenté – jusqu’à sa triste issue (on ne dévoile rien, le ressort est bandé) – avec, mutatis mutandis, la « Creezy » de Félicien Marceau. Et puis on a relu, et on a trouvé une voix. Une écriture – dépouillée, efficace, elliptique. Un ton – pudique. « Arriver c’est finir » dit le narrateur. (La Grande Ourse, 174p., 16 €.)

Que sont mes amis devenus…, d‘André Asséo.
Un roman où Asséo fait parler ses chers disparus (Romain Gary, Joseph Kessel, Louis Nucéra, Raymond Devos, Raymond Moretti) qui sont aussi les nôtres. (Cherche Midi, 136p., 13,50 €.)

La fresque, d’Éliane Serdan.
Un livre historique, mieux qu’historique, dans la Sienne du XVe siècle. Eliane Serdan a de la plume, du style et du toupet. On aime ça. (Serge Safran, 158p., 12,50 €.)

Petit éloge des saisons, de Pierre Pelot.
Très joli petit livre sur les quatre saisons où le Vosgien Pelot, virevoltant et lisse comme un crâne de Schtroumpf, s’improvise Vivaldi des mots. (François Bourin, 164p., 14 €.)

Causeries du dimanche, de Philippe d’ Hugues. L’ historien du cinéma d’ Hugues nous raconte ce qu’il y a de commun entre Bardèche et Truffaut, Mauriac et Morand, Fantômas et Sainte-Beuve, Duverger et la dictature. C’est vif et ça dégage. On respire vingt-quatre images par seconde. (Auda Isarn, 278p., 23 €.)

Louis-Ferdinand Céline à Sigmaringen, de Christine Sautermeister.
Une universitaire germanophile relate la chronique d’un séjour controversé de l’auteur d’”Un château l’autre” dans le fief germanique de Pétain et des collabos en fuite. C’est documenté, pas vraiment rock and roll, mais ça dégage les tubulures. (Écriture, 358p., 23 €.)

Casino, de Frank de Bondt.
Très joli petit roman où il est question de jeu, d’une dame d’un certain âge, d’un barman noir, du grand amour et de la mort. Tout ça en une centaine de pages, c’est réussi. (Buchet Chastel, 134p., 13 €.)

Escort Boys, d’ Anne Bragance.
L’ histoire de Manolito, et non pas de Mongolito, un bel étalon qui tringle les dames ou leur tient compagnie. Avant, on appelait ça un gigolpince. Maintenant, un beau gosse. La belle écriture de Miss Bragance fait le reste. (Mercure de France, 194p., 16,80 €.)

…MAUVAIS

Bloody Miami, de Tom Wolfe. Le vieux dandy auteur du “Bûcher des vanités” porte toujours le même regard faisandé sur cette Amérique pourrie qui gangrène le monde. On est d’accord. Mais bon, pas de quoi se taper le coquillard sur ce pavé qui démonte Miami (vice !), et « où tout le monde déteste tout le monde ». (Robert Laffont, 615p., 24,50 €.)

La première chose qu’on regarde, de Grégoire Delacourt. On ne réussit pas à tous les coups. Ce livre a l’air d’une sitcom. L’amour entre Barbie et Ken, on s’en talque les séries télé. (JC Lattès, 265p., 17 €.)

Le droit de savoir, d’Edwy Plenel. On est d’accord avec lui, avant la chute de Hollande, Cahuzac et les autres, à la guillotine ! (Don Quichotte, 180p., 14 €.)

Le dernier Léonard de Vinci, de Fiona MacLaren. On s’en tamponne les pinceaux. Avec un nom pareil, miss MacLaren ferait mieux de faire de la F1. (Pôle document, 360p., 19,90 €.)

Voir également

2012 États d’urgence, de François Bayrou. Un livre mûri pendant dix ans. Et mon cul, c’est du poulet ? (Plon, 157p., 15,30 €.)

Pornographia, de Jean-Baptiste Del Amo. Un type recherche son giton. C’est cru, sauvage, porno. On n’a vraiment pas besoin de ça. (Gallimard, 142p., 14,50 €.)

Dangereux plaisirs, de Molly Weatherfield. Un classique de l’érotisme SM. Cela ne vaut pas un clou, même si on se l’enfonce dans les fesses. (Presses du Châtelet, 254p., 17,95 €.)

Fleur de tonnerre, de Jean Teulé. Depuis qu’il se prend pour un écrivain, Teulé nous les brise menu. Après “Charly 9”, voilà une empoisonneuse bretonne du XIXe. Ils ont des poisons ronds, vivent les Bretons ! (Julliard, 288p., 20 €.)

Vérité et amour, de Claire Legendre. Histoire d’une émancipation – une prof quitte la France de Sarkozy pour aller à Prague. Ça nous tombe des mains. (Grasset, 336p., 18,80 €.)

Dans les griffes de la ligue, de Jean d’Aillon. Jacques Clément a-t-il vraiment tué Henri III ? Aillon sent-il l’ail ? La Ligue est-elle celle du football ? On s’en tartine la fraise. (Flammarion, 578p., 22 €.)

Suite à un accident grave de voyageur, d’Eric Fottorino. Trois suicides ont ébranlé l’ancien directeur du Monde et usager du RER. Fottorino s’interroge sur la RATP : il enfonce des portillons ouverts. Et nous, on se tire à toutes rames. (Gallimard, 64p., 8,20 €.)

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