Sade

François Cérésa a fondé, et dirige depuis 2008, le mensuel…
Incompétent 1er et sa cour se plantent sans cesse. Sur la croissance, sur le chômage, sur la reprise, sur les impôts, sur les vertus de la République. Pour compenser, ils commémorent. Dans ce mot, il y a le mot mort. Le monde est sadique. Les malheurs de la vertu font le bonheur de tous les vices. Si la philosophie dans le boudoir est un bide, la vie est une succession d’emmerdements avec très peu d’éclaircies. Les énarques, très forts pour tout promettre et ne rien tenir, multiplient les bourdes. Nous sommes à la merci de technocrates qui n’ont aucune technique. Le monde est sadique. Même Dieu dont le fils est mort sur la croix donne l’impression de passer ses nerfs sur les masochistes que nous sommes. Les pessimistes, qui sont des optimistes ronchons, disent que nous manquons d’élégance. Le monde est sadique. Ce mot lui-même, emprunté à un marquis qui n’a rien de divin, est synonyme de souffrance. Sade est casse-pieds. Les intellectuels qui sont par nature pervers en ont fait une icône. Dieu merci, on vous recommande le livre de Michel Onfray (“La passion de la méchanceté”, Autrement). Onfray, en substance, nous dit que Sade prépare le nazisme. Puisqu’on parle de substance, Sade ressemble surtout à ce sur quoi on marche du pied gauche et qui est censé porter bonheur. Même du pied droit, on se dispensera de marcher sur lui. Le livre d’Onfray est un bol d’air.
F.C.
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Numéro 79 – Décembre 2014 – Papier
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François Cérésa a fondé, et dirige depuis 2008, le mensuel de l’actualité romanesque « Service Littéraire », Le Journal des écrivains fait par des écrivains. François Cérésa est journaliste. Il a dirigé le Nouvel Observateur et rejoint Le Figaro. Il est critique gastronomique, chroniqueur sportif et écrivain. Il a reçu de nombreuses récompenses pour ses romans : les prix Paul-Léutaud (La Vénus aux fleurs, Robert Laffont), Jean-Freustié et Charles-Exbrayat (La femme aux cheveux rouges, Julliard), Joseph-Delteil et Quartier-Latin de la Ville de Paris (Les amis de Céleste, Denoël), Cabourg (Les moustaches de Staline chez Fayard).