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Sixième dessous pour mode et fricot

Sixième dessous pour mode et fricot

Sixième dessous pour mode et fricot

Numéro 92 – Gastronomie

 

Tout le monde se la met un peu au jus de yuzu à propos de Jean-Paul Arabian (à ne pas confondre avec son ex Ghislaine et ses adorables “Petites sorcières”), le gars qui a des célébrités à sa table, qui claque des bises à des stars sur le retour, qui vous taille le foie de veau dans le gras de la situasse. Son “Caméléon” ne change pas beaucoup de couleur, c’est une cruche à deux anses, le trucmuche pour ballot qui découvre sa seringue à pois chiche avec les yeux du berger pour la brebis galeuse, la tortore faussement riflarde qui vous met un schnick derrière la marinade. À part le foie de veau épais tranché comme un chateaubriand, on se farcit les mémoires de la chair de tourteau et l’outre-tombe du filet de daurade avec l’envie maousse de ne plus jamais se faire blazer René. Entre le quasi de veau, la selle d’agneau, le jambon persillé et le clafoutis, c’est un balthazar vraiment onéreux pour une cuisine tape au quinquet, sans paille ni reflet, où l’on n’a qu’un gros désir, c’est de filer une chicousta à ces journaleux marrons qui filent de bonnes notes à ce genre d’estanco, pour l’unique raison qu’ils se font arroser ou qu’ils ont connu autrefois le daron rue de Richelieu.
Le Caméléon, 6 rue de Chevreuse, 75006 Paris, 01 43 27 43 27. Carte : 90 euros.

 

Trama, c’est naturlich le chaffre du génial barbenzingue razibus qui officie à Puymirol, près d’Agen, un Robert d’Artois du foie gras, un Hugues de Semur du lard truffé, un Simon de Montfort du salsifis à l’œuf de caille et au caviar. Ici, non loin du Gégé, dans une déco clinico Fifties, ce n’est pas la même manivelle, il s’agit de Marion Trama, la nièce du premier et la petite-fille de “Tante Madée”, la mémé du cul de poule qui dégageait sérieux dans les années 70. On carbure au birlot légèrement hype, à la soupe de châtaignes, à l’artichaut au foie gras, à la nage de saint jacques, au pot-au-feu de joue de veau à la moelle, au tartare de bœuf au gingembre (barbaque Desnoyer et brignolet Poujauran). Il faut bien dire que tout cela, sans atteindre l’Annapurna de l’astibloche à moustache, est plutôt bon, bien servi, vite servi, propre à vous cloquer la fraise dans le rôti de sept heures. Forcément, et en buvant des pichtos qui dégazent le baveux, vu qu’ils sont jeunots et verdoyants, on se dit qu’il y a du répondant dans la salle des fêtes, que le Sixième arrondissement, quartier le plus cher de Paris en immobilier, a encore quelques munitions dans la cartouchière.
Café Trama, 83 rue du Cherche Midi, 75006 Paris, 01 45 48 33 71. Carte : 65 euros.

 

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Avec la déco et la tortore, ç’a été une référence, le rade top, l’estanco du burlingue, la trique du pâté en croûte, la rumba de l’écrevisse, le coït de la tête de veau, la chique des rognons, la victoire des profiteroles, etc. Depuis que Ducasse a repris l’adresse, c’est la cata. Tout est mauvais, flottard, approximatif, mal fagoté, mal bigorné, genre tatouille dans les toutouilles, fricot du rampouille, navarin de la fripouille, avec des remugles à vous retroussaresse les ouilles. Sans compter, mes bourricots, que l’addition qui vous carambole le malabar (à la carte), vous l’avez en traviole quelque chose de moulé. Rien à dire de plus, vu que les gastros n’osent pas allumer Benoît, sans doute à cause du passé, de Ducasse, d’un bout de bois dans le coco, de la grande trade, que sais-je encore. En tout cas évitez le mironton, c’est du graillon.
Benoît, 20 rue Saint-Martin, 75004 Paris, 01 42 72 25 76. Menu : 38 euros. Carte : 80 euros.

J.M.

 

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